LE MAROC, PAYS D'IMMIGRATION




C'est le monde à l'envers. De plus en plus de Marocains de Belgique (ils disposent de la double nationalité) retournent au pays de leurs ancêtres. Le consulat belge de Casablanca a dénombré 760 retours en août 2011. On estime à un millier le nombre de Marocains qui s'installent pour travailler au Maroc. Ce 23 juin, la firme Dell organisait une journée d'information pour inciter les jeunes Marocains à accepter un emploi dans sa nouvelle implantation marocaine. Rappelons que l'entreprise texane, créée en 1984, a fermé plusieurs usines d'assemblage en Europe (dont Limerick, en Irlande en 2009). Le problème de l'immigration vers le Maroc, c'est qu'elle s'ouvre presque exclusivement aux diplômés. Un personnel qualifié qui a reçu sa formation scolaire et éventuellement universitaire en Belgique. Or, notre enseignement est subsidié par l'argent public belge. Nous laissons donc partir des diplômés, sans que le Maroc n'ait déboursé un dirham pour leur éducation. Et nous nous privons d'une main d'oeuvre qualifiée, voire de haut niveau. Le consulat belge nous cite plusieurs cas de Marocains, nés en Belgique, n'ayant jamais travaillé chez nous et montant de petites entreprises au Maroc, grâce à l'argent des allocations. Restent chez nous les Marocains... dont le Maroc ne veut pas : les sous-qualifiés, les non qualifiés, qui émargent le plus souvent aux aides sociales, puisqu'il n'y a plus d'emploi pour eux, sauf dans les services publics, qui ne créent pas de richesse. A quand l'instauration d'un système de remboursement des études effectuées en Belgique par les pays qui veulent attirer à bon compte nos diplômés ?

28-06-2012